Musées du Vatican - parcours cour
Les Musées du Vatican représentent l'une des collections d'art les plus vastes et prestigieuses au monde. Fondés par le pape Jules II au XVIe siècle, ils occupent une grande partie de l'immense cour du Belvédère et exposent l'énorme collection d'œuvres d'art accumulée au fil des siècles par les papes. La Chapelle Sixtine et les appartements pontificaux ornés de fresques par Michel-Ange et Raphaël font partie des œuvres que les visiteurs peuvent admirer lors de leur parcours. Cet itinéraire est conçu pour ceux qui ont peu de temps mais souhaitent tout de même profiter de la collection d'œuvres artistiques la plus importante de Rome.
Introduction aux Musées du Vatican
Les Musées du Vatican représentent l'un des complexes muséaux les plus extraordinaires du monde, gardiens d'un patrimoine artistique et culturel qui embrasse des millénaires d'histoire humaine. Fondés au XVIe siècle par le Pape Jules II et ouverts au public en 1771 par la volonté du Pape Clément XIV, aujourd'hui, les musées accueillent environ six millions et demi de visiteurs chaque année. Notre parcours nous conduira à travers une sélection des collections les plus significatives, des antiquités égyptiennes aux chefs-d'œuvre de la Renaissance et à l'art contemporain. Nous marcherons le long de couloirs décorés de fresques à couper le souffle, traverserons des salles qui ont vu l'histoire se dérouler entre leurs murs, et nous nous retrouverons face à face avec certaines des œuvres d'art les plus célèbres au monde. D'un point de vue chronologique, nous commencerons avec les anciennes civilisations de l'Égypte et de l'Étrurie, traverserons ensuite les époques grecque et romaine avec leurs sculptures monumentales, pour finalement conclure avec la Renaissance italienne et la modernité. Notre itinéraire culminera dans la célèbre Chapelle Sixtine, chef-d'œuvre absolu de Michel-Ange et symbole universel de l'art occidental. Préparez-vous à un voyage à la découverte d'un musée qui renferme en lui-même l'histoire de l'humanité et sa quête éternelle de la beauté.
Pinacothèque
La Pinacothèque vaticane est l'une des galeries d'art les plus importantes au monde. Elle fut inaugurée le 27 octobre 1932 à la demande du pape Pie XI, qui confia à l'architecte Luca Beltrami la conception d'un bâtiment spécialement construit au sein du Jardin Carré du XIXe siècle, une zone isolée entièrement entourée d'allées. Ce choix était motivé par le désir de garantir les meilleures conditions de lumière naturelle, fondamentales à la fois pour la bonne conservation des peintures et pour leur mise en valeur esthétique optimale. La création de la Pinacothèque vaticane résolut enfin la question récurrente de l'exposition des œuvres picturales, qui, jusqu'alors, avaient été continuellement déplacées dans les Palais Apostoliques, dépourvus d'un emplacement adéquat à leur importance. L'histoire de la collection plonge ses racines au XVIIIe siècle : une première collecte de 118 tableaux d'une grande rareté fut constituée autour de 1790 par le pape Pie VI, mais elle ne dura pas longtemps. En effet, à la suite du Traité de Tolentino de 1797, nombre de chefs-d'œuvre furent transférés à Paris. L'idée d'une pinacothèque moderne, conçue comme une exposition stable et ouverte au public, prit forme seulement en 1817, après la chute de Napoléon et la restitution à la papauté de nombreuses œuvres grâce aux décisions du Congrès de Vienne. Depuis lors, la collection s'est progressivement enrichie grâce à des dons et des acquisitions, jusqu'à atteindre aujourd'hui un noyau d'environ 460 peintures, réparties dans dix-huit salles organisées selon des critères chronologiques et d'école artistique, allant des Primitifs des XIIe et XIIIe siècles jusqu'au XIXe siècle. En visitant la Pinacothèque, on peut admirer de véritables chefs-d'œuvre de la peinture italienne, comme la célèbre "Transfiguration" de Raphaël, dernière œuvre de l'artiste, qui se distingue par son intensité lumineuse et sa puissance compositionnelle. Également marquant est le "Saint Jérôme" de Léonard de Vinci, tableau inachevé mais emblématique du génie leonardesque, avec son étude anatomique et l'expressivité des visages. L'intensité dramatique du "Christ déposé" de Caravage, avec son contraste entre lumière et ombre, laisse une impression indélébile. À côté de ceux-ci, la collection comprend des œuvres d'artistes essentiels comme Giotto, Fra Angelico, Melozzo de Forlì, Pérugin, Titien, Véronèse, Guido Reni, Poussin, Murillo, Sassoferrato et bien d'autres. La Pinacothèque abrite également des retables, polyptyques et icônes représentant huit siècles d'art sacré, dans un dialogue continu avec la foi chrétienne.
Le Musée Grégoire Égyptien
Au cœur des Musées du Vatican, neuf salles abritent une collection extraordinaire d'antiquités égyptiennes, provenant de Rome et de la Villa d'Hadrien à Tivoli. En entrant dans cet espace, laissez-vous immédiatement transporter sur les rives du Nil, dans un voyage qui traverse des millénaires d'histoire. Le musée égyptien grégorien a été fondé en 1839 par le pape Grégoire XVI, et ses salles rassemblent des objets votifs, des sarcophages décorés, des statues de divinités comme Isis et Osiris, des papyrus écrits en hiéroglyphes. Les reliefs provenant de tombes thébaines et les statues de pharaons, témoins d'une civilisation millénaire, suscitent un intérêt particulier. Le musée comprend également une section dédiée à l'influence de la culture égyptienne dans la Rome antique, avec des exemples d'art «égyptisant» et des artefacts provenant du sanctuaire d'Isis au Champ de Mars. En déambulant entre les sarcophages sculptés, les momies enveloppées dans leurs bandelettes et les papyrus aux inscriptions hiéroglyphiques, je ne peux m'empêcher de vous raconter une anecdote curieuse. L'empereur Hadrien était tellement fasciné par la culture égyptienne que dans sa villa à Tivoli, il avait fait construire un canal nommé "Canopus", en hommage à la ville égyptienne homonyme. Il l'avait entouré de statues et d'artefacts égyptiens, dont certains sont précisément ceux que vous pouvez admirer aujourd'hui dans ces salles. Les trois dernières salles abritent des œuvres de l'ancienne Mésopotamie et de l'Assyrie, élargissant ainsi notre vision sur les grandes civilisations du monde antique et leurs échanges culturels. Observez attentivement le "Livre des morts" et la Collection Grassi : ce sont des témoignages précieux qui nous racontent comment les anciens Égyptiens concevaient la vie après la mort, un aspect central de leur culture qui a également profondément influencé le monde romain.
Musée Pio-Clementino
Le Musée Pio Clementino est l'un des centres névralgiques de l'art classique au sein des Musées du Vatican. Fondé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par les papes Clément XIV et Pie VI, dont il porte le nom, il a été conçu pour abriter et exposer les sculptures antiques et renaissantes les plus importantes. Cette section se compose de douze salles et abrite l'une des collections d'art grec et romain les plus significatives au monde. Le parcours serpente à travers des espaces d'une grande élégance architecturale, comme l’impressionnante Cour Octogonale, autrefois connue sous le nom de Cour des Statues. C'est ici, au début du XVIe siècle, que le pape Jules II della Rovere a établi le premier noyau des collections pontificales de sculptures anciennes, avec l'ambition de faire revivre la grandeur de la Rome impériale dans la Rome des papes. Lorsque, au XVIIIe siècle, Clément XIV et Pie VI décidèrent de transformer cette collection en un véritable musée, la cour devint le centre du nouveau projet muséal. Parmi les œuvres les plus emblématiques se trouve l'Apollon du Belvédère, copie romaine d'un original grec attribué à Léocharès, symbole de l'idéal de beauté classique. À ses côtés, un autre chef-d'œuvre incontesté est le Groupe du Laocoon, découvert le 14 janvier 1506 dans une vigne près de la basilique Santa Maria Maggiore. Informé de la découverte, le pape Jules II envoya Michel-Ange Buonarroti et Giuliano da Sangallo pour l'examiner. C'est sur leur conseil que la sculpture fut acquise et peu après exposée au public au Vatican. L'œuvre représente Laocoon et ses fils enlaçés par les spires d'un serpent de mer, dans une scène d'intensité dramatique qui a profondément impressionné Michel-Ange, qui l'a qualifiée de "miracle de l'art". Cette découverte eut un impact énorme sur la Renaissance, influençant profondément l'art de l'époque, notamment dans la représentation du corps humain et de l'expression émotive. Le musée conserve également d'autres œuvres extraordinaires, comme l'Hercule en bronze doré provenant de Campo de’ Fiori, l'Apoxyomène – l'athlète se nettoyant avec un strigile – et une sélection raffinée de sarcophages romains décorés de scènes mythologiques.
Galerie des Cartes Géographiques
En poursuivant notre chemin, nous entrons dans la Galerie des Cartes Géographiques. Cette immense salle vous laissera sans voix : 120 mètres de longueur pour 6 de largeur. Une incroyable représentation cartographique de l'Italie à la fin du seizième siècle. La Galerie des Cartes Géographiques est située sur le parcours menant à la Chapelle Sixtine ; c'est une représentation cartographique extraordinaire des régions d'Italie, réalisée entre 1581 et 1583. C'est le pape Grégoire XIII Boncompagni qui ordonna la construction de la galerie, et l'œuvre fut réalisée par une équipe d'artistes, dirigée par le mathématicien et géographe Ignazio Danti. Parcourir la galerie équivaut, selon les intentions d'Ignazio Danti, à voyager le long de la dorsale apennine du sud (en partant de la Sicile) vers le nord (jusqu'à l'arc alpin) et à se pencher sur la côte adriatique à l'est et tyrrhénienne à l'ouest. Les cartes, basées sur des relevés géodésiques innovants pour l'époque, montrent des villes, des rivières, des montagnes et des ports, accompagnés de vues en perspective et de détails topographiques surprenants. Sur la voûte, des fresques à sujet religieux et allégorique complètent la narration visuelle, célébrant la grandeur spirituelle et politique de l'Italie catholique du XVIe siècle. La galerie n'est pas seulement un chef-d'œuvre artistique, mais aussi un outil de propagande et d'identité culturelle : une Italie unie dans le regard de l'Église, plus de deux siècles avant son unification politique. Marcher dans ce couloir signifie faire un voyage à travers l'Italie de la Renaissance, entre art, science et foi.
Chapelle Sixtine
La Chapelle Sixtine est l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'art occidental et l'un des lieux les plus emblématiques de l'Église catholique. Construite entre 1475 et 1481 sur commande du pape Sixte IV della Rovere, elle fut conçue par Baccio Pontelli et réalisée par Giovannino de' Dolci, en élargissant une ancienne chapelle médiévale préexistante. Selon la tradition, ses dimensions — 40,9 mètres de long, 13,4 mètres de large et 20,7 mètres de haut — reprennent celles du Temple de Salomon décrit dans la Bible. L'architecture est simple et solennelle, conçue pour abriter les célébrations pontificales les plus importantes. La décoration des murs latéraux, réalisée par une équipe de grands maîtres du Quattrocento comme Sandro Botticelli, Pietro Perugino, Domenico Ghirlandaio, Cosimo Rosselli et leurs ateliers, fut achevée entre 1481 et 1482. Elle comprend deux cycles parallèles de fresques : l'un dédié à la Vie de Moïse (murs sud, côté entrée), l'autre à la Vie du Christ (murs nord, côté entrée), soulignant l'unité entre l'Ancien et le Nouveau Testament. La bande inférieure est décorée de tentures peintes en damas, tandis que dans la partie supérieure se trouvent les portraits des Pontifes. Pour compléter la décoration, la voûte était initialement peinte d’un ciel étoilé par Pier Matteo d'Amelia. Le 15 août 1483, le pape Sixte IV consacra la Chapelle, la dédiant à l'Assomption. Ce fut cependant Jules II della Rovere, son neveu, qui transforma profondément la Sixtine : en 1508, il confia à Michel-Ange Buonarroti la tâche de décorer la voûte, qui jusqu'alors arborait le ciel étoilé. Michel-Ange travailla seul, sous de grandes difficultés, sur un échafaudage spécialement conçu, réalisant un cycle de fresques couvrant environ 500 mètres carrés et représentant neuf épisodes de la Genèse, regroupés en trois thèmes principaux : la Création du monde, la Création de l'homme et de la femme, et la Chute avec le Déluge universel. Parmi les scènes les plus célèbres se distingue la « Création d'Adam », où les doigts de Dieu et de l'homme se touchent dans un geste devenu iconique. Entre 1536 et 1541, à la demande du pape Clément VII puis de Paul III, Michel-Ange peignit le mur de l'autel avec le monumental Jugement dernier. Cette extraordinaire fresque représente la seconde venue du Christ et le jugement final, inspirée par les textes du Nouveau Testament. L'œuvre suscita à l'époque un scandale en raison de la présence de figures nues, qui furent en partie couvertes par Daniele da Volterra, surnommé “Il Braghettone”, après le Concile de Trente. Avec cette décoration, la Chapelle Sixtine s’impose comme “le sanctuaire de la théologie du corps humain”, selon les mots de Jean-Paul II. Pendant la seconde moitié du XVIe siècle, les fresques du mur d'entrée ont également été refaites, endommagées par un effondrement en 1522 : Hendrik van den Broeck a repeint la “Résurrection du Christ” de Ghirlandaio, tandis que Matteo da Lecce a restauré la “Dispute sur le corps de Moïse” du Signorelli. Entre 1979 et 1999, la Chapelle Sixtine a fait l'objet d'une restauration complète, qui a aussi concerné les éléments en marbre tels que la tribune des chantres, la balustrade et l'emblème de Sixte IV. Aujourd'hui, la Sixtine n'est pas seulement un chef-d'œuvre artistique, mais reste le cœur battant de la vie de l'Église : c'est ici que se tient le Conclave, l'élection secrète du Souverain Pontife, ainsi que d'autres importantes célébrations pontificales.
Musei Vaticani
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Pinacothèque
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Musée Pio-Clementino
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Chapelle Sixtine