La Ville d'Assise : Sur les Traces de Saint François
Un voyage à travers la ville d'Assise, berceau du franciscanisme et joyau médiéval de l'Ombrie. Cet itinéraire vous mènera de la Basilique Sainte-Claire à la majestueuse Rocca Maggiore, en traversant des places historiques, d'anciens temples romains et des églises riches en spiritualité.
Museo: La Città e la Basilica Papale di Assisi
Basilique Sainte-Claire
Commençons notre parcours à la découverte d'Assise par la lumineuse Basilique Sainte-Claire, reconnaissable à sa façade caractéristique en pierre rose et blanche et aux imposantes arches rampantes qui la soutiennent. Construite entre 1257 et 1265, peu après la canonisation de la sainte, cette église abrite quelques-uns des trésors les plus précieux de la spiritualité franciscaine. En franchissant le seuil, laissez-vous envelopper par l'atmosphère de recueillement qui imprègne la nef unique, si typique des églises franciscaines. Ici, dans la chapelle du crucifix à droite, est conservé le célèbre Crucifix de San Damiano, peut-être l'objet le plus emblématique de toute l'expérience franciscaine. C'est devant cette croix qu'en 1205 le jeune François entendit la voix du Christ lui demandant de "réparer sa maison en ruine", un épisode qui marqua le début de sa conversion. Il est curieux de penser comment François interpréta initialement ce message au sens littéral, se consacrant à restaurer la petite église de San Damiano, avant de comprendre que sa mission était bien plus vaste : réformer spirituellement l'Église universelle. En descendant dans la crypte, construite en 1850, nous rencontrons le tombeau de Sainte-Claire. Le corps de la sainte, étonnamment retrouvé intact en 1850, six cents ans après sa mort, y est également exposé. À côté sont conservées quelques reliques émouvantes : les cheveux que Claire se coupa la nuit du Dimanche des Rameaux de 1212, lorsqu'à dix-huit ans elle fuit la maison paternelle pour suivre l'idéal de François, ainsi que la tunique que François lui donna en signe de bienvenue dans sa nouvelle vie de pauvreté. Avant de quitter la basilique, il vaut la peine de visiter l'Oratoire du Crucifix adjacent, où sont exposés des objets personnels ayant appartenu à Sainte-Claire, et le cloître, oasis de paix invitant à la réflexion. Enfin, nous quittons la Basilique et descendons la rue Sermei : en cinq minutes, nous serons devant la Chiesa Nuova, la maison natale de François.
Chiesa Nuova : La Maison Natale de Saint François
À travers les ruelles médiévales pittoresques d’Assise, nous arrivons à l'Église Nouvelle, un édifice qui, malgré son nom, a déjà plus de quatre cents ans. Construite entre 1615 et 1621 par la volonté du roi d’Espagne Philippe III, cette église baroque s'élève exactement à l'endroit où, selon la tradition, se trouvait la maison natale de Saint François. La façade, sobre et élégante, introduit à un intérieur de plan central avec coupole, typique de l'architecture post-tridentine. Ce qui rend ce lieu particulièrement poignant, c'est sa connexion avec les moments les plus intimes de la vie de François. En entrant, à droite, nous trouvons ce qui est identifié comme la "prison" de François : une petite chambre où son père Pietro Bernardone l'enferma pour essayer de le dissuader de son nouveau mode de vie ascétique. Ce fut sa mère, Dame Pica, qui le libéra pendant une absence de son mari, lui permettant de suivre sa vocation. Au centre de l'église, protégé par une grille, on peut voir ce qu'il reste de l'étable présumée où, selon la tradition, François est né en 1182. On raconte que la mère, sur le point d'accoucher et craignant que l'accouchement ne soit difficile, se fit conduire dans l'étable sur le conseil d'un pèlerin mystérieux (que certains identifient à un ange), pour que l'enfant naquît dans l'humilité comme Jésus. Cette légende, bien que non documentée historiquement, souligne le parallèle entre la vie de François et celle du Christ, thème récurrent dans l'hagiographie franciscaine. Une anecdote curieuse concerne le nom du saint : à sa naissance, il fut appelé Jean par sa mère, mais au retour de France, où il se trouvait pour affaires, le père le rebaptisa François ("le Français") en l'honneur du pays où il avait conclu d'importantes affaires. Ce surnom, donné pour des raisons si mondaines, deviendrait l'un des noms les plus vénérés de la chrétienté. L'église conserve également d'autres reliques liées à la famille de François : le baptistère où il fut baptisé (en réalité une copie, car l'original se trouve dans la Cathédrale de Saint-Rufin), quelques objets supposés appartenir à la famille Bernardone et un portrait émouvant de François réalisé peu après sa mort, considéré comme l'un des plus véridiques. Intéressant est également le petit cloître adjacent à l'église, où se trouvait autrefois le jardin de la maison paternelle. Ici, selon la tradition, le jeune François cultivait des roses, sa fleur préférée, et c’est justement ici qu’eut lieu l’un de ses premiers miracles : durant une nuit de janvier, en plein hiver, les roses fleurirent soudainement lorsqu’il passa à côté en prière. En sortant sur la petite place, nous continuons en légère descente le long du Corso Mazzini ; après moins de deux cents mètres, nous déboucherons sur la vivante Place de la Commune, cœur médiéval d’Assise.
Piazza del Comune : Le Cœur Médiéval d'Assise
Nous nous trouvons sur la Piazza del Comune, véritable cœur battant de la vie civique d'Assise depuis plus de deux mille ans. Cette place, de forme allongée qui trahit son origine romaine (elle était l'ancien forum de la ville), raconte mieux que tout autre lieu la stratification historique qui caractérise Assise. Au centre de la place se dresse la Fontaine des Trois Lions, construite en 1762 mais remplaçant une fontaine médiévale précédente. Les trois lions qui lui donnent son nom représentent les trois vertus théologales : foi, espérance et charité. Il est curieux de noter que cette fontaine a été pendant des siècles le principal point d'approvisionnement en eau pour les habitants du centre, et encore aujourd'hui vous pouvez voir des personnes âgées du coin s'arrêter pour remplir des bouteilles avec sa fraîche eau. La place est dominée par des bâtiments qui représentent les différents pouvoirs ayant gouverné Assise au fil des siècles. D'un côté, le pouvoir religieux avec le Temple de Minerve, transformé en église chrétienne ; de l'autre, le pouvoir civil avec le Palais des Prieurs et la Tour du Peuple. Cette coexistence n'est pas fortuite : au Moyen Âge, la vie publique d'Assise se caractérisait par un équilibre délicat entre l'autorité ecclésiastique et communale. Je vous conseille de prendre quelques minutes pour observer l'animation qui donne vie à cet espace. Au fil des siècles, cette place a vu des marchés, des processions religieuses, des exécutions publiques, des fêtes populaires et des révoltes. On raconte que c'est ici même qu'en 1206, le jeune François accomplit l'un des gestes les plus significatifs de sa conversion : la renonciation publique aux biens paternels, se dépouillant de ses vêtements devant l'évêque Guido et son père Pietro Bernardone, riche marchand de tissus, déclarant n'avoir d'autre père que celui dans les cieux. Observez également les différentes échoppes artisanales entourant la place : beaucoup conservent encore les anciennes ouvertures médiévales et certaines familles d'artisans revendiquent une présence dans ces mêmes locaux depuis des générations. Particulièrement intéressants sont les magasins qui vendent des céramiques peintes à la main selon la tradition ombrienne et les boutiques de produits locaux, où vous pourrez trouver l'excellent huile d'olive AOP Ombrie et les vins du territoire. Nous traversons la place vers la façade ornée de blasons : c'est le Palais des Prieurs, emblème du pouvoir civique que nous allons maintenant découvrir.
Palazzo dei Priori : Symbole du Pouvoir Civique
Le Palazzo dei Priori est un témoignage élégant du pouvoir communal qui gouverna Assise pendant le Moyen Âge. Construit entre le XIIIe et le XIVe siècle, ce bâtiment représente l'un des meilleurs exemples d'architecture civile gothique en Ombrie. Observons sa sobre mais imposante façade en pierre calcaire rose du Mont Subasio, la même utilisée pour la plupart des bâtiments historiques d'Assise, qui confère à la ville cette caractéristique teinte rosée qui, au coucher du soleil, s'enflamme de nuances dorées. La façade est ornée d'une série de fenêtres géminées gothiques finement travaillées et, en hauteur, des caractéristiques créneaux gibelins à queue d'hirondelle, qui révèlent l'appartenance politique de la ville à cette époque. Ici siégeaient les Prieurs, les magistrats qui administraient la ville, élus parmi les familles les plus influentes. Une anecdote curieuse concerne précisément l'élection des Prieurs : pour éviter les ingérences extérieures lors du processus électoral, les grands électeurs étaient littéralement murés à l'intérieur du palais jusqu'à ce qu'une décision soit prise. De cette pratique dériverait l'expression "être en conclave", bien que plus communément associée à l'élection papale. En franchissant le portail principal, nous entrons dans l'atrium où nous pouvons admirer quelques blasons et plaques commémoratives qui racontent des fragments de l'histoire de la ville. Particulièrement intéressante est la Salle du Conseil au premier étage, où se réunissait l'assemblée municipale et où se déroulent aujourd'hui les séances du Conseil Communal. Les murs sont décorés de fresques des XVIe-XVIIe siècles célébrant l'histoire d'Assise. Un détail curieux : sur la façade, vous remarquerez deux chaînes de fer suspendues. C'étaient les "chaînes du portique", qui étaient tendues lors des assemblées publiques pour empêcher l'entrée de chevaux et d'animaux, garantissant ainsi la tranquillité des discussions. Elles représentent l'un des premiers exemples de "zone à trafic limité" de l'histoire ! Le palais abrite aujourd'hui la Pinacothèque Communale, une petite mais précieuse collection d'œuvres d'art qui mérite absolument une visite, avec des peintures allant du XIVe au XVIIe siècle, dont des œuvres de Giotto et de son école, ainsi que de précieuses témoignages de l'école picturale ombrienne. Un fait peu connu : dans les sous-sols du palais ont été découverts des vestiges de bâtiments romains, témoignant de la continuité habitative de ce lieu central de la ville. Lors de certaines fouilles, des objets de la vie quotidienne romaine ont également été retrouvés, aujourd'hui exposés au Musée Archéologique de la ville. Une fois la visite terminée, tournons à gauche : quelques pas suffisent pour rejoindre le portique classique du Temple de Minerve, un magnifique legs de l'Assise romaine.
Temple de Minerve : L'Héritage Romain d'Assise
Voici devant nous l'un des trésors les plus extraordinaires d'Assise : le Temple de Minerve, joyau de l'architecture romaine qui nous ramène à plus de deux mille ans en arrière. Construit au Ier siècle av. J.-C. pendant la période augustéenne, cet édifice représente l'un des exemples les mieux conservés de temple romain en Italie, notamment en ce qui concerne sa façade imposante. Arrêtez-vous un instant pour admirer les six colonnes corinthiennes cannelées de la façade, hautes de près de 9 mètres, qui soutiennent un fronton triangulaire aux proportions parfaites. Ces colonnes, réalisées en travertin local et ensuite recouvertes de stuc pour simuler le marbre le plus précieux, ont résisté pendant deux mille ans à des tremblements de terre, des guerres et des intempéries. Il est fascinant de penser que les yeux de Saint François se sont posés sur ces mêmes colonnes, lorsque le temple était déjà millénaire. La parfaite conservation de la façade est due à un curieux cas historique : au VIe siècle ap. J.-C., quand le christianisme s'était déjà imposé, le temple païen fut converti en église chrétienne dédiée à Saint Donat. Cette transformation, au lieu de conduire à la destruction de l'édifice comme cela arrivait souvent, en a garanti la conservation. Au XVIe siècle, l'église fut redédiée à Sainte Marie au-dessus de Minerve, nom qu'elle conserve encore aujourd'hui, dans un exemple saisissant de syncrétisme religieux qui relie la déesse de la sagesse à la Vierge Marie. Une anecdote curieuse : lorsque Johann Wolfgang Goethe visita Assise en 1786, lors de son célèbre voyage en Italie, il fut tellement impressionné par la beauté de ce temple qu'il le qualifia de "premier temple antique que je vois entier", lui consacrant des pages enthousiastes dans son journal de voyage. Entrons maintenant à l'intérieur, où nous attend une surprise : contrairement à l'extérieur classique, l'intérieur est complètement baroque, fruit d'une rénovation des XVIIe-XVIIIe siècles. Ce contraste entre extérieur païen et intérieur chrétien illustre parfaitement la stratification historique et culturelle qui caractérise toute Assise. À noter, sur le mur droit, une petite porte qui, dans l'Antiquité, permettait d'accéder au cryptoportique romain, une structure souterraine qui soutenait le temple et le forum, encore partiellement visitable. Selon la tradition populaire, ces passages souterrains auraient été utilisés par les premiers chrétiens pour échapper aux persécutions. Traversons diagonalement la place et, juste à côté du Palais des Prieurs, s'élève la mince Tour du Peuple, notre prochaine étape.
Tour de la Gente
À côté du Palazzo dei Priori, se dresse avec majesté la Torre del Popolo, haute d'environ 47 mètres, qui depuis le XIIIe siècle domine le profil d'Assise. Construite vers 1305, cette tour civique était le symbole concret du pouvoir communal et de la liberté citoyenne à une époque où la hauteur des bâtiments était directement proportionnelle au prestige et à l'autorité de leurs propriétaires. La tour possède une structure imposante, avec une base carrée et des murs épais de plus de deux mètres, construits avec la même pierre calcaire rose du mont Subasio qui caractérise les édifices historiques d'Assise. Si vous observez attentivement, vous remarquerez que la partie inférieure est plus ancienne et massive, tandis que la partie supérieure, ajoutée ultérieurement, présente un aspect plus élaboré avec des baies à deux arcades et des décorations gothiques. Au sommet de la tour était initialement placée une grande cloche, appelée "Campana del Popolo", qui régulait le rythme de la vie urbaine : elle annonçait l'ouverture et la fermeture des portes de la ville, convoquait les citoyens pour les assemblées publiques et sonnait en cas de danger. On raconte qu'en 1310, lors d'une révolte populaire contre la domination de Pérouse, la cloche sonna sans discontinuer pendant trois jours et trois nuits, jusqu'à ce que les citoyens parviennent à chasser les représentants de Pérouse et à rétablir l'autonomie communale. Un anecdote curieuse concerne le système de garde : à l'époque médiévale, un gardien était en poste en permanence au sommet de la tour pour détecter d'éventuels dangers, tels que des incendies ou l'approche de troupes ennemies. Pour s'assurer qu'il restait éveillé pendant les tours de nuit, il devait sonner une petite cloche chaque heure. Si le son n'était pas entendu, d'autres gardes montaient immédiatement pour vérifier, et les punitions pour qui s'endormait en service étaient très sévères ! À la base de la tour se trouve un portique qui abritait autrefois le marché de la ville et où se déroulaient également les exécutions publiques. Sous le portique, vous pouvez encore voir certains anciens systèmes de mesure sculptés dans la pierre : le "passetto" et le "piede", unités de mesure standard qui servaient à réguler les transactions commerciales et à résoudre d'éventuels litiges entre marchands et acheteurs. Depuis ce point central d'Assise, continuons notre parcours en montant vers la partie haute de la ville. Empruntons la Via San Rufino, une rue médiévale caractéristique avec des maisons-tours et des palais nobles qui nous mènera à la cathédrale de San Rufino, cathédrale d'Assise et lieu de grande importance dans la vie de Saint François et de Sainte Claire, où tous deux furent baptisés.
Cathédrale de San Rufino
En poursuivant notre ascension à travers les ruelles médiévales d'Assise, nous atteignons la splendide Cathédrale de San Rufino, dédiée au patron de la ville, un évêque martyrisé au IIIe siècle. La façade romane, réalisée par Giovanni da Gubbio en 1140, est un véritable chef-d'œuvre avec ses trois portails richement décorés, la rosace centrale et les lions et griffons symboliques qui semblent protéger l'entrée. Cette église revêt une importance particulière dans l'histoire franciscaine : c'est ici que François et Claire furent baptisés, comme le rappellent les deux fonts baptismaux conservés à l'intérieur. Celui d'origine, datant des XIIe-XIIIe siècles, se trouve dans la nef droite ; tandis que dans la nef gauche est placée une copie moderne, située au point exact où, selon la tradition, eut lieu le baptême des deux saints. C'est émouvant de penser que c’est en ce lieu même, en 1182 et en 1194, que furent prononcés les noms de deux enfants destinés à changer l'histoire de la spiritualité occidentale. En entrant, nous remarquons tout de suite comment l'intérieur, contrairement à la façade romane, a été complètement remanié dans le style baroque aux XVIe-XVIIe siècles. Les trois nefs sont rythmées par d'imposantes colonnes et la lumière filtre par les grandes fenêtres créant une atmosphère solennelle. Dans le transept droit, n’oubliez pas d’admirer la Madonna del Popolo, une peinture du XIIIe siècle très vénérée par les habitants d'Assise, devant laquelle, selon la tradition, Saint François s'arrêtait souvent pour prier. Une curiosité : si vous faites attention, vous remarquerez que le sol de la nef centrale est légèrement incliné vers l'entrée. Il ne s'agit pas d'un affaissement structurel, mais d'un choix architectural précis pour faciliter le nettoyage de l'église : il suffisait de verser des seaux d'eau depuis l'autel et l'eau s'écoulait naturellement vers la sortie ! Sous la cathédrale se trouve la crypte, qui conserve les vestiges du premier édifice paléochrétien et les reliques de San Rufino. Adjacent à la cathédrale se dresse le Musée Diocésain, qui abrite de précieuses œuvres d'art, y compris des peintures du Pérugin et de l'école de Giotto. Maintenant, reprenons notre souffle en descendant par Via Portica et ensuite Via San Francesco ; en dix minutes nous atteindrons la lumineuse Piazza Supérieure de la Basilique de Saint François.
Place Supérieure de Saint François
En poursuivant notre chemin à travers le dédale de rues médiévales, nous atteignons la Piazza Superiore di San Francesco, un vaste espace s'ouvrant tel un balcon naturel sur la vallée environnante. Cet endroit est l'un des points de vue les plus saisissants d'Assise, offrant une vue époustouflante qui s'étend de la vallée ombrienne jusqu'aux Monts Martani et, par temps très clair, jusqu'aux Monts Sibyllins. La place se situe en face de l'entrée supérieure de la Basilique de San Francesco et est caractérisée par une grande pelouse verte entourée d'un muret bas en pierre calcaire, idéal pour s'asseoir et contempler le paysage. Il est facile de comprendre pourquoi cet endroit, à la lisière de la cité médiévale et face à la nature, a été choisi pour ériger la basilique dédiée au saint qui voyait dans la nature le reflet le plus pur de la création divine. Un fait intéressant concerne le choix du site pour la construction de la basilique : cette zone d'Assise était connue au Moyen Âge sous le nom de "Colline de l'Enfer", car c'était là que les condamnations à mort étaient exécutées et que les malfaiteurs étaient enterrés. C'est François lui-même qui exprima le désir d'être enterré ici, dans un geste d'humilité extrême. Après sa canonisation, survenue seulement deux ans après sa mort, la colline fut renommée "Colline du Paradis", en un de ces renversements symboliques chers à la spiritualité franciscaine. Depuis cette place, on peut observer la structure architecturale de la Basilique, avec ses deux églises superposées (Inférieure et Supérieure) et son imposant campanile. La décision de construire deux églises l'une sur l'autre fut dictée à la fois par la topographie en pente du terrain et par la volonté de créer deux espaces distincts : l'un plus intime et mystique (la Basilique Inférieure) et l'autre plus lumineux et majestueux (la Basilique Supérieure). Il est intéressant de noter comment la position de la basilique, à l'extérieur des murs de la ville de l'époque, reflétait également la position de François par rapport à l'Église de son temps : à la fois dedans et dehors, fidèle à l'institution tout en portant un message révolutionnaire. La place possède une acoustique particulière, probablement due à sa configuration semi-circulaire ouverte sur la vallée, ce qui la rend idéale pour des événements musicaux. Il n'est pas rare, surtout durant les soirées d'été, d'assister à des concerts de musique sacrée ou médiévale qui créent une atmosphère vraiment magique. Un détail curieux : si vous observez attentivement la pelouse de la place, vous remarquerez qu'elle est parsemée de petites roses. Selon une tradition locale, ces roses seraient les descendantes de celles plantées par François lui-même dans le jardin de la maison paternelle et qui, miraculeusement, fleurissent toute l'année, même pendant les mois d'hiver. Après avoir profité de ce panorama extraordinaire, nous nous dirigeons maintenant vers la dernière étape de notre itinéraire : la Rocca Maggiore, l'imposante forteresse médiévale qui domine Assise depuis le sommet de la colline.
Église Santa Maria Maggiore - Sanctuaire de la Dépouillement
Au cœur d'Assise, nichée sur le flanc du mont Subasio, se dresse l'Église de Santa Maria Maggiore, aujourd'hui connue sous le nom de Sanctuaire de la Spoliation. L'église s'élève sur la Piazza del Vescovado, face à la fontaine des Lions du XVIe siècle, dans un lieu chargé d'histoire et de spiritualité. Cet édifice remonte aux XIe-XIIe siècles et englobe des siècles d'histoire, représentant l'un des points les plus significatifs dans le parcours spirituel de Saint François. Autrefois cathédrale d'Assise jusqu'en 1036, il a des racines très anciennes : il fut construit sur des structures paléochrétiennes qui elles-mêmes se trouvaient sur une domus romaine, appelée la "maison de Properce". Le nom "Sanctuaire de la Spoliation" dérive d'un événement crucial dans la vie de Saint François d'Assise. Selon la tradition, c'est précisément à cet endroit que François se dévêtit publiquement de ses vêtements et de ses biens matériels devant l'évêque Guido et son père Pietro di Bernardone, renonçant à toutes les richesses terrestres pour embrasser une vie de pauvreté et de dévotion à Dieu. Par décret du 25 décembre 2016, l'évêque Domenico Sorrentino a élevé cet endroit au rang de Sanctuaire de la Spoliation, rappelant le célèbre geste éclatant de Saint François, survenu précisément près de l'église. Aujourd'hui, ce lieu revêt une double signification pour les pèlerins : d'une part, il conserve le souvenir du geste radical par lequel François renonça aux biens terrestres, et d'autre part, il abrite la tombe du Bienheureux Carlo Acutis, jeune "saint des millennials". Profondément dévoué à l'Eucharistie, Carlo est connu pour avoir créé une exposition virtuelle sur les miracles eucharistiques dans le monde. Son corps repose dans une châsse en verre dans la nef droite de l'église, vêtu de vêtements décontractés, symbole de sa quotidienneté et de sa proximité avec les jeunes. Le 10 octobre 2020, Carlo a été béatifié à Assise, et sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage pour des milliers de fidèles.
Rocca Maggiore
Nous conclurons notre itinéraire à la découverte d'Assise avec l'ascension vers la Rocca Maggiore, l'imposante forteresse médiévale qui domine la ville du haut de ses 505 mètres. Pour y accéder, nous remontons à travers des ruelles médiévales étroites jusqu'à la porte nord des remparts, d'où un sentier panoramique nous conduit à l'entrée de la forteresse. La Rocca Maggiore représente l'un des exemples les mieux préservés d'architecture militaire médiévale en Ombrie. Ses origines remontent à 1174, lorsqu'elle fut érigée à la demande de l'empereur Frédéric Barberousse, mais son apparence actuelle est le résultat de nombreux agrandissements et rénovations, en particulier ceux réalisés au XIVe siècle par le Cardinal Albornoz, qui en fit un bastion du pouvoir papal en Ombrie. En franchissant le portail d'entrée, nous nous trouvons dans la cour intérieure, entourée de puissantes murailles crénelées. De là, nous pouvons commencer l'exploration des divers espaces : les casemates, où logeaient les soldats ; les prisons, avec leurs graffitis laissés par les prisonniers ; les chemins de ronde, d'où les sentinelles contrôlaient le territoire environnant. Particulièrement saisissante est l'ascension vers la tour principale, haute de 24 mètres, dont le sommet offre une vue à 360 degrés s'étendant de toute la vallée de l'Ombrie jusqu'aux montagnes des Apennins. Une anecdote curieuse lie la Rocca à l'histoire de Saint François : on raconte que le jeune François, pendant la guerre entre Assise et Pérouse en 1202, fut fait prisonnier et passa environ un an dans les geôles péruviennes. Cette expérience d'emprisonnement fut fondamentale dans son parcours de conversion, lui faisant comprendre la vanité des ambitions mondaines. Ironie du sort, c'est justement de la Rocca, symbole du pouvoir militaire que François voudrait répudier, que l'on peut admirer toute la ville qui porte son nom et que sa figure a transformée de ville-forteresse à ville de paix. La Rocca a été le théâtre de nombreux événements historiques : sièges, batailles, conspirations. L'une des histoires les plus fascinantes concerne la soi-disant "conspiration des nobles" de 1442, lorsque certains aristocrates assisiens, fatigués de la domination papale, organisèrent une révolte. Le complot fut découvert grâce à une servante qui, ayant écouté les plans des conjurés, avertit le capitaine de la garnison. La femme fut récompensée par une dot pour le mariage, tandis que les conspirateurs furent pendus précisément aux murs de la forteresse. Lors de votre visite, ne manquez pas d'explorer également la Tour Polygone, reliée au corps principal de la Rocca par un long chemin couvert d'environ 20 mètres. Cette tour, construite au XVIe siècle, représente une évolution de l'architecture militaire en réponse à l'introduction des armes à feu : sa forme polygonale était conçue pour dévier les coups de canon. Alors que le soleil commence à se coucher sur la vallée umbrienne, teintant de rose les pierres de la ville, nous concluons ici notre itinéraire à la découverte d'Assise. De la Rocca Maggiore, nous pouvons retracer du regard toutes les étapes de notre parcours : la Basilique de Sainte Claire, la Piazza del Comune avec le Temple de Minerve, la Cathédrale de San Rufino, l'Église Nouvelle et la majestueuse Basilique de Saint François. Un voyage à travers des siècles d'histoire, d'art et de spiritualité, sur les traces d'un homme qui, il y a huit siècles, a révolutionné le concept même de sainteté.
La Città e la Basilica Papale di Assisi
La Ville d'Assise : Sur les Traces de Saint François
Langue de l'itinéraire :
Basilique Sainte-Claire
Chiesa Nuova : La Maison Natale de Saint François
Piazza del Comune : Le Cœur Médiéval d'Assise
Palazzo dei Priori : Symbole du Pouvoir Civique
Temple de Minerve : L'Héritage Romain d'Assise
Tour de la Gente
Cathédrale de San Rufino
Place Supérieure de Saint François
Église Santa Maria Maggiore - Sanctuaire de la Dépouillement
Rocca Maggiore
La Ville d'Assise : Sur les Traces de Saint François
La Città e la Basilica Papale di Assisi
Un voyage à travers la ville d'Assise, berceau du franciscanisme et joyau médiéval de l'Ombrie. Cet itinéraire vous mènera de la Basilique Sainte-Claire à la majestueuse Rocca Maggiore, en traversant des places historiques, d'anciens temples romains et des églises riches en spiritualité.
Langue de l'itinéraire :
Percorso di visita
Basilique Sainte-Claire
Chiesa Nuova : La Maison Natale de Saint François
Piazza del Comune : Le Cœur Médiéval d'Assise
Palazzo dei Priori : Symbole du Pouvoir Civique
Temple de Minerve : L'Héritage Romain d'Assise
Tour de la Gente
Cathédrale de San Rufino
Place Supérieure de Saint François
Église Santa Maria Maggiore - Sanctuaire de la Dépouillement
Rocca Maggiore
La Città e la Basilica Papale di Assisi
La Ville d'Assise : Sur les Traces de Saint François
Langue de l'itinéraire :
Basilique Sainte-Claire
Chiesa Nuova : La Maison Natale de Saint François
Piazza del Comune : Le Cœur Médiéval d'Assise
Palazzo dei Priori : Symbole du Pouvoir Civique
Temple de Minerve : L'Héritage Romain d'Assise
Tour de la Gente
Cathédrale de San Rufino
Place Supérieure de Saint François
Église Santa Maria Maggiore - Sanctuaire de la Dépouillement
Rocca Maggiore