Le Pape Guerrier – La Basilique à l'Époque de Jules II
La Basilique racontée par son constructeur, le pape Jules II.
Museo: Basilica di San Pietro
La vision d'un nouveau Saint-Pierre
La vision d'un nouveau Saint-Pierre
Bienvenue, fidèles et curieux ! Je suis Jules II, de la noble famille Della Rovere, successeur de Pierre et Vicaire du Christ sur terre. Je vous accueille en cette Année Sainte de 2025, comme j'ai autrefois accueilli pèlerins et princes dans ma Rome. Ce que vous voyez aujourd'hui autour de vous est le fruit d'une vision qui est née dans mon esprit il y a plus de cinq cents ans, lorsque j'ai décidé de démolir l'ancienne basilique constantinienne pour ériger le plus grand temple que la chrétienté ait jamais vu ! La vieille basilique était désormais délabrée, inclinée et menaçait de s'effondrer. Je ne pouvais pas permettre que la tombe de l'Apôtre Pierre repose dans un édifice indigne de sa grandeur. En vérité, je n'ai jamais eu peur d'oser. Ceux qui me connaissaient m'appelaient "le Pape terrible" ou "le Pape guerrier", car je n'hésitais pas à revêtir l'armure et à diriger personnellement mes troupes lorsque cela était nécessaire. J'ai apporté la même détermination à la reconstruction de cette basilique. Le 18 avril 1506, jour de la pose de la première pierre, fut l'un des moments les plus solennels de mon pontificat. Ce jour-là a commencé une entreprise qui durerait bien au-delà de ma vie terrestre. Si vous avez des questions pendant cette visite, vous pouvez à tout moment activer un guide touristique virtuel basé sur l'intelligence artificielle, qui vous fournira des détails supplémentaires sur ce que je vais vous montrer. Maintenant, levons les yeux vers le ciel de cette place et admirons le majestueux dôme qui domine Rome. Approchons-nous et commençons notre parcours.
La Place et le Colonnade
La Place et le Colonnade
Lorsque j'ai conçu la nouvelle basilique, je n'imaginais pas ce magnifique colonnade qui vous accueille aujourd'hui. Mon architecte préféré, Donato Bramante, avait dessiné un projet à plan central, parfaitement symétrique, symbole de la perfection divine. Mais après mon départ, le projet fut modifié à plusieurs reprises. Ce que vous voyez aujourd'hui est l'œuvre de Gian Lorenzo Bernini, qui plus d'un siècle plus tard créa cet embrassement de colonnes pour accueillir les fidèles. La colonnade représente les bras de l'Église qui accueillent ses enfants. Regardez le pavage : remarquez-vous les cercles de pierre ? Placez-vous au centre de l'un d'eux et observez : les quatre rangées de colonnes apparaîtront comme une seule ! C'est un jeu de perspective qu'un génie seul pouvait concevoir. Saviez-vous que ces 284 colonnes soutiennent 140 statues de saints ? Je voulais que les fidèles ressentent la présence des bienheureux dès leur entrée sur la place. Au centre se dresse l'obélisque que Caligula a rapporté d'Égypte. À mon époque, il se trouvait dans le cirque de Néron, non loin de là. Ce fut mon successeur Sixte V qui le fit déplacer ici, avec une opération si risquée qu'un silence absolu fut imposé à tous les ouvriers pendant le levage. Lorsque les cordes commencèrent à céder sous la chaleur, un marin cria "De l'eau sur les cordes !" sauvant ainsi l'opération. Au lieu de le punir pour avoir enfreint l'ordre, Sixte V lui accorda le privilège de fournir les palmes pour le dimanche des Rameaux. Marchons maintenant vers la façade de la basilique. Remarquez comment, à mesure que vous vous approchez, le dôme semble se cacher ? C'est l'un des effets imprévus de la façade ajoutée ultérieurement par Carlo Maderno. Suivez-moi vers l'entrée majestueuse.
La Façade et l'Atriu
La Façade et l'Atriu
Cette façade ne faisait pas partie de mes plans originaux. Mon Bramante avait conçu une église à plan central, couronnée par le grand dôme. Après ma mort et la sienne, le projet passa entre les mains de Raphaël, puis d'Antonio da Sangallo, et enfin du divin Michel-Ange, qui revint en partie à l'idée originale de Bramante. Mais lorsque Paul V Borghèse devint pontife, il décida d'allonger la nef et commanda cette façade à Carlo Maderno. La façade mesure 114 mètres de large et 47 mètres de haut, et elle est ornée des statues du Christ, de Jean-Baptiste et de onze apôtres (seul Pierre manque, car il est à l'intérieur). Cette grande loggia centrale est la "Loggia des Bénédictions", d'où le Pape donne la bénédiction Urbi et Orbi lors des jours solennels. Entrons maintenant dans l'atrium, ou narthex. Regardez en haut : les riches stucs dorés racontent des histoires de pontifes et de saints. Et là, à l'extrémité droite, vous voyez la statue équestre de Charlemagne, tandis qu'à gauche se trouve Constantin. Deux empereurs qui ont marqué l'histoire de l'Église. Je vous révèle une anecdote : lorsque j'ai décidé de reconstruire la basilique, de nombreux cardinaux s'y sont opposés avec véhémence. Ils considéraient comme un sacrilège de démolir la vénérable église constantinienne. Je les ai affrontés avec ma fougue habituelle, frappant la table de mon bâton et déclarant : "Je suis Pape et je ferai ce que je veux !". Personne n'osa plus me contredire. D'ailleurs, qui aurait osé défier un Pape qui dirigeait personnellement ses armées ? Observez maintenant la Porte Sainte, à l'extrême droite. C'est celle qui n'est ouverte que pendant les Années Saintes comme celle-ci. Approchons-nous d'elle pour notre prochain point.
La Porte Saint
La Porte Saint
Nous voici devant la Porte Sainte, qui, durant ce Jubilé, est ouverte pour accueillir les pèlerins en quête de l'indulgence plénière. À mon époque, le rituel de l'ouverture de la Porte Sainte n'était pas encore établi comme vous le connaissez aujourd'hui. Ce fut mon successeur Alexandre VI qui introduisit pour la première fois l'ouverture des portes saintes dans les grandes basiliques lors du Jubilé de 1500. Cette porte représente le Christ lui-même, qui a dit : "Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé". Le passage à travers elle symbolise le passage du péché à la grâce. Les panneaux en bronze qui la décorent représentent des scènes de miséricorde et de rédemption. Lors de la cérémonie d'ouverture, le Pontife frappe trois fois avec un marteau d'argent, puis la porte est retirée. Les fragments de celle-ci étaient autrefois considérés comme des reliques précieuses, au point que les fidèles se pressaient pour les recueillir. Pour cette raison, aujourd'hui, la porte est simplement ouverte, et non plus abattue. Je vous avoue que je n'étais pas particulièrement intéressé par ces rituels symboliques. J'étais un homme d'action ! Je préférais créer une beauté tangible et une puissance visible. C'est pourquoi j'ai appelé à Rome les plus grands artistes de mon temps : Bramante, Michel-Ange, Raphaël. Je voulais que la maison de Dieu soit incomparable ! Une curiosité : voyez-vous ces marques sur le cadre en marbre ? Lors du Jubilé de 1975, un exalté a tenté d'entrer dans la basilique avec une pioche, endommageant la porte. Les marques ont été laissées comme avertissement et souvenir. Maintenant, franchissons le seuil et entrons dans la nef principale. Laissez-vous submerger par la majesté de l'espace qui s'ouvre devant vous. Suivez-moi à l'intérieur.
La Nef Central
La Nef Central
Nous voici dans la nef principale, le cœur battant de ma vision. Bien que ce que vous voyez ne soit pas exactement ce que j'avais conçu avec Bramante, l'effet est néanmoins stupéfiant, n'est-ce pas ? À l'origine, nous voulions une église à plan central, parfaite comme Dieu. Mais après mon départ terrestre, on opta pour cette nef longitudinale, plus adaptée aux processions et aux grandes célébrations. Levez les yeux et admirez les dimensions : le plafond s'élève à 46 mètres, orné de stucs dorés et magnifiquement caissonné. Si vous regardez le sol, vous remarquerez des inscriptions indiquant la longueur d'autres grandes églises du monde, toutes inférieures à Saint-Pierre ! Je voulais en effet que cette basilique dépasse en grandeur toute autre construction sacrée. Les dimensions sont si vastes qu'il est difficile de les percevoir correctement. Regardez ces angelots qui portent les bénitiers : ils semblent être des enfants normaux, n'est-ce pas ? Approchez-vous et vous découvrirez qu'ils sont aussi grands qu'un homme adulte ! Tout ici a été conçu pour impressionner et susciter l'émerveillement, pour faire sentir l'homme petit devant la grandeur de Dieu. Il y a une anecdote qui raconte qu'un ambassadeur étranger, entrant pour la première fois dans la basilique, s'exclama stupéfait : "Est-ce l'œuvre de géants ou de démons ?". Je lui répondis : "Non, c'est l'œuvre d'hommes guidés par Dieu". J'étais convaincu que la beauté et la grandeur pouvaient élever l'esprit humain vers le divin. Avançons maintenant vers le centre de la basilique, où s'élève la coupole et se trouve la Confession, le point où repose le corps de l'apôtre Pierre. Voyez ces médaillons en mosaïque le long des murs ? Ils représentent tous les pontifes, de Pierre jusqu'au Pape actuel. Mon portrait est là, parmi mes prédécesseurs et successeurs, témoignage visuel de la continuité apostolique. Avancez maintenant avec moi vers le centre, où se dresse le magnifique baldaquin du Bernin, un ajout postérieur à mon époque, mais certainement digne de la grandeur que j'avais imaginée pour ce lieu sacré.
Le Baldaquin du Bernin
Le Baldaquin du Bernin
Voici le majestueux baldaquin de Bernini, haut de près de 30 mètres ! Bien qu'il ait été réalisé plus d'un siècle après mon pontificat, cette œuvre extraordinaire incarne parfaitement la magnificence que je souhaitais pour la basilique. Gian Lorenzo Bernini l'a achevé en 1633 sous le pape Urbain VIII Barberini, dont vous pouvez voir les abeilles héraldiques décorant les piliers. Le baldaquin marque le point exact au-dessus de la tombe de l'apôtre Pierre et sous le dôme. Il est formé de quatre colonnes torsadées en bronze qui soutiennent un baldaquin avec des anges et des putti. Saviez-vous que pour fondre ce bronze, on a utilisé le métal prélevé du Panthéon ? Cela a suscité la célèbre boutade : "Quod non fecerunt barbari, fecerunt Barberini" (Ce que les barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait). Les colonnes s'inspirent de celles de l'ancien temple de Salomon et des colonnes de la basilique constantinienne. Regardez attentivement : sur les fûts des colonnes sont sculptées des feuilles de laurier parmi lesquelles grimpent de petits lézards, symbole de la résurrection. Tout comme les lézards perdent et retrouvent leur queue, le Christ est ressuscité après la mort. Je vous avoue que je serais resté stupéfait devant cette œuvre. Bramante et moi avions imaginé un grand ciborium, mais rien d'aussi audacieux et théâtral. Pourtant, l'effet est exactement ce que je recherchais : guider le regard du fidèle vers le haut, vers Dieu. Une curiosité : pendant la construction, Bernini a affronté un problème structurel significatif. Les énormes colonnes risquaient de s'effondrer sous le poids de la couverture. La solution fut brillante : il inséra à l'intérieur des colonnes une âme en fer qui en garantissait la stabilité, parfaitement cachée à l'œil du visiteur. Maintenant, regardez au-delà du baldaquin, vers le fond de l'abside. Voyez-vous ce trône doré soutenu par les quatre Docteurs de l'Église ? C'est la Chaire de Saint Pierre, un autre chef-d'œuvre de Bernini. Mais avant de nous y diriger, tournons-nous vers la nef droite. Je veux vous montrer ma tombe, qui a une histoire plutôt mouvementée et témoigne de ma relation spéciale avec Michel-Ange.
Le Tombe de Jules II et le Moïse
Le Tombe de Jules II et le Moïse
Chers visiteurs, nous nous déplaçons maintenant pour observer l'un des plus grands regrets de ma vie terrestre : ma tombe. Ce que j'avais commandé à Michel-Ange devait être un monument colossal, un mausolée avec plus de quarante statues grandeur nature qui devait se trouver juste sous le dôme de Saint-Pierre. Cela aurait été le plus grandiose monument funéraire jamais réalisé ! Mais, comme c'est souvent le cas avec les projets ambitieux, les circonstances ont changé. Après ma mort, mes héritiers ont drastiquement réduit le projet. Et ainsi, au lieu de la magnifique tombe que j'avais imaginée, mes restes reposent dans un monument beaucoup plus modeste dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens, et non ici dans la basilique. La partie la plus extraordinaire que Michel-Ange a réussi à compléter est la statue de Moïse, qui présente le législateur biblique avec des cornes de lumière sur la tête (résultat d'une erreur de traduction de l'hébreu) et avec une expression de puissance terrible. On dit qu'une fois la statue terminée, Michel-Ange l'a frappée avec un marteau en s'exclamant : "Pourquoi ne parles-tu pas ?", tant il était satisfait de la vitalité qu'il avait réussi à lui insuffler. Notre relation n'a pas toujours été facile. Michel-Ange était aussi têtu que moi, et nous nous sommes affrontés à plusieurs reprises. Une fois, il a fui Rome parce que je ne lui avais pas accordé d'audience, et j'ai dû envoyer trois courriers pour le rappeler ! Mais je reconnaissais son génie sans égal, et c'est pour cela que, malgré nos discussions, je lui ai également confié la peinture de la voûte de la Chapelle Sixtine. Une anecdote curieuse : lorsque Michel-Ange travaillait sur le Moïse, il a appris que j'étais allé voir l'œuvre en son absence. Par dépit, il a couvert la statue et a refusé de me montrer les progrès pendant des semaines ! Seul moi pouvais tolérer un tel comportement de la part d'un artiste, car je comprenais que le génie a ses bizarreries. Maintenant, retournons dans la nef principale et dirigeons-nous vers la première chapelle sur la droite, où se trouve une autre œuvre extraordinaire de Michel-Ange : la Pietà, sculptée alors qu'il n'avait que vingt-quatre ans.
La Pietà de Michel-Ange
La Pietà de Michel-Ange
Nous voici devant la Pietà, une œuvre que Michel-Ange sculpta à seulement 24 ans, avant mon pontificat. C'est la seule œuvre que l'artiste ait jamais signée. Observez ici, sur la bande qui traverse la poitrine de la Vierge : "MICHAELA[N]GELVS BONAROTVS FLORENT[INVS] FACIEBAT". On raconte que Michel-Ange, entendant certains visiteurs attribuer l'œuvre à d'autres sculpteurs, s'introduisit de nuit dans la basilique pour y graver son nom. Regardez la perfection technique de ce marbre : la douceur des drapés, l'expression sereine de Marie, le corps détendu du Christ. La Vierge apparaît étrangement jeune par rapport à son fils trentenaire. Lorsque Michel-Ange fut interrogé sur cette incongruité, il répondit : "Ne savez-vous pas que les femmes chastes conservent longtemps leur fraîcheur ? Combien plus une vierge en qui n'est jamais né le moindre désir lascif qui altérerait son corps ?" Durant mon pontificat, j'ai eu de nombreux affrontements avec Michel-Ange, mais je n'ai jamais douté de son génie. Je l'ai d'abord appelé à Rome pour mon tombeau, mais je l'ai ensuite contraint à peindre la voûte de la Chapelle Sixtine, tâche qu'il accepta à contrecœur. Il se plaignait toujours d'être sculpteur, non peintre. Et pourtant, quelle merveille a-t-il créée ! En 1972, cette statue fut gravement endommagée par un homme mentalement perturbé qui la frappa avec un marteau en criant être Jésus-Christ. Depuis lors, elle est protégée par un verre pare-balles. Une curiosité : lors de la restauration, une "M" gravée dans la paume de la Vierge fut découverte, dont l'interprétation reste mystérieuse. D'ici, si vous levez les yeux, vous pouvez apercevoir la majestueuse coupole, dont le projet original fut conçu par Michel-Ange, bien qu'elle ait été achevée seulement après sa mort. Dirigeons-nous maintenant vers le transept, d'où nous pourrons mieux l'admirer et comprendre le génie de sa conception.
La Coupole de Michel-Ang
La Coupole de Michel-Ang
Levez les yeux, mes amis, et contemplez la majestueuse coupole, l'une des plus grandes du monde ! Lorsque Bramante et moi avons commencé à concevoir la nouvelle basilique, nous rêvions d'une coupole qui rivaliserait avec celle du Panthéon et du Dôme de Florence. Nous voulions qu'elle domine Rome et soit visible à des kilomètres à la ronde. Mais ni Bramante ni moi n'avons vécu assez longtemps pour voir cette vision se réaliser. Ce fut Michel-Ange, alors septuagénaire, qui reprit le projet de la coupole en 1547, bien plus de trente ans après ma mort. Il créa un modèle en bois qui est encore conservé aujourd'hui dans le musée de la basilique. La coupole, cependant, ne fut achevée qu'en 1590 par Giacomo della Porta, qui modifia légèrement le projet original en la rendant plus élancée. La coupole s'élève à 136 mètres du sol de la basilique, avec un diamètre de 42 mètres. Elle est soutenue par quatre massifs piliers, chacun avec une niche où sont placées des statues des saints : Longin, Hélène, Véronique et André. À l'intérieur des piliers se trouvent des escaliers en colimaçon qui permettent d'accéder à la coupole elle-même. Il y a une anecdote fascinante liée à la construction de la coupole. Pendant les travaux, les ouvriers s'arrêtaient chaque fois que les cloches de la ville sonnaient l'Angelus. Une fois, un charpentier tomba de la vertigineuse hauteur. Alors qu'il chutait, il invoqua la Vierge Marie, et miraculeusement, il rebondit sur un tas de sable, survivant avec seulement quelques contusions. En signe de gratitude, il fit don d'un ex-voto qui est encore visible dans les Grottes Vaticanes. Si vous observez attentivement la base intérieure de la coupole, vous remarquerez une inscription en lettres dorées sur fond bleu : "TU ES PETRUS ET SUPER HANC PETRAM AEDIFICABO ECCLESIAM MEAM ET TIBI DABO CLAVES REGNI CAELORUM" (Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église et je te donnerai les clés du royaume des cieux). C'est une référence claire à l'apôtre sur le tombeau duquel s'élève cette basilique. Maintenant, si vous me suivez, nous descendrons aux Grottes Vaticanes, où nous pourrons voir les vestiges de l'ancienne basilique constantinienne et les tombes de nombreux pontifes, y compris ma modeste sépulture temporaire avant que je ne sois transféré à Saint-Pierre-aux-Liens.
Les Grottes Vaticanes
Les Grottes Vaticanes
Nous sommes maintenant dans les Grottes Vaticanes, l'espace entre le sol de la basilique actuelle et celui de l'ancienne église constantinienne. Ici, on respire l'histoire millénaire de l'Église. Lorsque j'ai ordonné la démolition de l'ancienne basilique, j'ai insisté pour que le niveau du sol soit maintenu le même, afin de ne pas perturber les nombreuses tombes de pontifes et de personnages illustres qui y étaient enterrés. Dans ces grottes reposent les dépouilles de nombreux de mes prédécesseurs et successeurs. Remarquez comment, malgré le pouvoir temporel que nous exercions de notre vivant, la mort nous a rendus tous égaux. Moi aussi, j'ai été enterré ici temporairement, avant que mon corps ne soit transféré dans la tombe préparée par Michel-Ange à Saint-Pierre-aux-Liens. Observez ces fragments de fresques et de mosaïques : ils sont ce qui reste de la décoration de l'ancienne basilique. Certains datent même du IVe siècle, à l'époque de Constantin. Lorsque j'ai donné l'ordre de démolir l'ancienne église, beaucoup m'ont accusé de sacrilège. Le cardinal Caraffa, qui devint plus tard le pape Paul IV, fut parmi les opposants les plus acharnés. "Comment pouvez-vous détruire un lieu si saint ?", me demandait-il. Je répondais : "Je ne le détruis pas, je le renouvelle pour le rendre encore plus glorieux". Une curiosité : lors des travaux de démolition, de nombreuses anciennes sépultures païennes ont été découvertes, car la zone était auparavant occupée par une nécropole romaine. Parmi celles-ci, un sarcophage en porphyre a été mis au jour, que l'on pensait contenir les restes de l'empereur Otton II. Je l'ai utilisé pour ma sépulture temporaire, démontrant comment dans la mort, différentes époques peuvent s'unir. Regardez là-bas, cette porte mène à la Confession, le point exact où se trouve la tombe de l'Apôtre Pierre. La tradition raconte que l'empereur Constantin, lorsqu'il décida d'édifier la première basilique, fit construire un monument en forme d'édicule, appelé "trophée", directement au-dessus de la tombe de l'apôtre. Les fouilles archéologiques du siècle dernier ont confirmé l'ancienneté de ces sépultures. Suivons maintenant cette galerie qui nous conduira à nouveau vers le haut, pour voir de près la Confession et l'autel papal, le sommet spirituel de cette basilique.
La Tombe de Saint Pierre et la Confession
La Tombe de Saint Pierre et la Confession
Nous voici enfin arrivés au cœur spirituel de toute la basilique : la Confession et l'autel papal, situés directement au-dessus de la tombe de l'apôtre Pierre. Tout ce que j'ai fait construire, toute la magnificence qui nous entoure, a un seul but : honorer le premier évêque de Rome, celui à qui le Christ lui-même a confié les clés du Royaume des Cieux. Cette "confession" (du latin "confessio", confession de foi) est le point où les pèlerins viennent prier depuis des siècles près des reliques de l'apôtre. La balustrade est entourée de 89 lampes toujours allumées, symbole de la foi perpétuelle de l'Église. Lorsque j'ai ordonné la construction de la nouvelle basilique, ma principale préoccupation était de préserver ce lieu sacré. En 1939, le Pape Pie XII a autorisé des fouilles archéologiques sous l'autel papal. Ce qui a été découvert a confirmé la tradition : une nécropole romaine, et à un point particulier, un ancien édicule commémoratif datant du IIe siècle, exactement là où la tradition plaçait la tombe de Pierre. En 1968, des restes humains compatibles avec ceux d'un homme robuste d'âge avancé ont été identifiés. Le Pape Paul VI a annoncé que les reliques de Saint Pierre avaient été retrouvées "de manière à ce que nous puissions considérer cela comme prouvé". Un anecdote que peu de gens connaissent : lorsque les travaux pour la nouvelle basilique ont commencé, l'ancien autel papal devait être démantelé. J'ai personnellement ordonné que chaque pierre soit numérotée et cataloguée, afin qu'il puisse être reconstruit exactement comme il l'avait été pendant des siècles. Tel était mon respect pour la tradition, malgré ma réputation d'innovateur. Au-dessus de la Confession se dresse l'autel papal, surmonté du baldaquin de Bernin que nous avons déjà admiré. Seul le Pape peut célébrer la messe sur cet autel, sauf permission spéciale. De là, le Pontife s'adresse à l'assemblée en regardant vers l'ouest, comme dans la tradition des anciennes basiliques romaines. Mes amis, notre visite touche à sa fin. Nous avons parcouru ensemble l'histoire de cette basilique, de sa conception jusqu'à sa réalisation définitive, bien au-delà de mon temps terrestre. J'espère que vous avez compris non seulement la grandeur architecturale de ce lieu, mais aussi sa profonde signification spirituelle.
Conclusion et adieu
Conclusion et adieu
Nous sommes arrivés à la fin de notre parcours ensemble. La basilique que vous voyez aujourd'hui est le résultat de plus d'un siècle de travaux et du génie de nombreux artistes et architectes. Mon rêve a évolué entre les mains de Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Maderno, Bernin et bien d'autres. Chacun a ajouté sa touche personnelle, mais l'essence est restée celle que Bramante et moi avions imaginée : un temple monumental digne du prince des apôtres. Lorsque j'ai entrepris cette œuvre en 1506, je savais que je ne la verrais pas achevée. Pourtant, comme les grands bâtisseurs de cathédrales médiévales, j'étais certain que mon nom resterait lié à cette œuvre colossale. Ce n'était pas de la vanité — ou peut-être un peu — mais principalement le désir de laisser une marque indélébile de la grandeur de l'Église et de la foi. Durant mon pontificat, j'ai mené de nombreuses batailles, conquis des territoires, commandé des œuvres d'art extraordinaires, mais rien n'égale l'importance de cette basilique. Alors que les conquêtes territoriales se sont évanouies, cet édifice continue d'inspirer des millions de pèlerins chaque année. Je vous laisse avec une pensée : observez encore une fois l'espace qui vous entoure, ressentez la présence de siècles d'histoire et de foi. À une époque de changements rapides comme la vôtre, des lieux comme celui-ci nous rappellent que certaines choses transcendent le temps. Si vous avez d'autres questions ou curiosités, n'oubliez pas que vous pouvez activer à tout moment le guide touristique virtuel basé sur l'intelligence artificielle. Il vous accompagnera avec des approfondissements et des détails que je ne pourrais peut-être pas vous fournir avec ma connaissance limitée à mon époque. Moi, Jules II, je vous salue. Que Dieu vous bénisse et que l'exemple de l'apôtre Pierre vous guide dans votre chemin de foi.
Basilica di San Pietro
Le Pape Guerrier – La Basilique à l'Époque de Jules II
Langue de l'itinéraire :
La vision d'un nouveau Saint-Pierre
La Place et le Colonnade
La Façade et l'Atriu
La Porte Saint
La Nef Central
Le Baldaquin du Bernin
Le Tombe de Jules II et le Moïse
La Pietà de Michel-Ange
La Coupole de Michel-Ang
Les Grottes Vaticanes
La Tombe de Saint Pierre et la Confession
Conclusion et adieu
Le Pape Guerrier – La Basilique à l'Époque de Jules II
Basilica di San Pietro
La Basilique racontée par son constructeur, le pape Jules II.
Langue de l'itinéraire :
Percorso di visita
La vision d'un nouveau Saint-Pierre
La Place et le Colonnade
La Façade et l'Atriu
La Porte Saint
La Nef Central
Le Baldaquin du Bernin
Le Tombe de Jules II et le Moïse
La Pietà de Michel-Ange
La Coupole de Michel-Ang
Les Grottes Vaticanes
La Tombe de Saint Pierre et la Confession
Conclusion et adieu
Basilica di San Pietro
Le Pape Guerrier – La Basilique à l'Époque de Jules II
Langue de l'itinéraire :
La vision d'un nouveau Saint-Pierre
La Place et le Colonnade
La Façade et l'Atriu
La Porte Saint
La Nef Central
Le Baldaquin du Bernin
Le Tombe de Jules II et le Moïse
La Pietà de Michel-Ange
La Coupole de Michel-Ang
Les Grottes Vaticanes
La Tombe de Saint Pierre et la Confession
Conclusion et adieu